MIGRATION
Migration : les enfants déracinés
À la fin de l’année 2024, sur les 123,2 millions de personnes déplacées de force dans le monde, près de 49 millions (soit 40 %) sont des enfants. Entre 2018 et 2024, chaque année, env. 35’000 enfants sont nés avec un statut de réfugiés (https://www.unhcr.org/refugee-statistics).
Face à ces chiffres bouleversants, l’objectif est de sensibiliser et de soutenir les enfants migrants et réfugiés, victimes silencieuses d’une réalité mondiale. Cette action s’inscrit dans la continuité d’un engagement international amorcé il y a 35 ans : la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), un tournant historique, transformant le statut de l’enfant d’objet de protection à celui de sujet de droits. En 1990, l’Assemblée générale des Nations Unies a invité tous les États à ratifier et à appliquer la CDE (Déclaration A/45/625). Aujourd’hui, 196 pays y sont parties, une quasi-universalité. La Déclaration soulignait déjà l’urgence d’agir pour les enfants « vivant dans des conditions particulièrement difficiles », qu’ils soient victimes de l’apartheid, de l’occupation étrangère, orphelins, enfants de la rue, réfugiés ou déplacés, enfants de travailleurs migrants, victimes de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, handicapés, maltraités, défavorisés ou exploités. Les enfants réfugiés, notamment, doivent être aidés à «trouver de nouvelles racines dans la vie».
Les défis d’ores et déjà existants pour les enfants, ne serait-ce qu’au vu de leur position vulnérable d’enfants, se voient exacerbés dès lors qu’ils sont réfugiés, accompagnés ou non. Le manque d’accès à la nourriture, aux soins, à l’éducation, au logement, l’exposition à l’exploitation ou à la traite ne sont que des exemples. De nombreux enfants migrants sont encore détenus, parfois avec des adultes, dans des conditions inhumaines, contraires à la dignité. L’absence de procédures adaptées à leur âge et à leur vulnérabilité reste par ailleurs une lacune majeure.
En Suisse, les systèmes nationaux et cantonaux manquent de cohérence, mais aussi de moyens humains et financiers. Or « chaque enfant migrant sur notre territoire est avant tout un enfant, un enfant qui doit recevoir la même attention et les mêmes prestations que tous les enfants qui se trouvent sur le territoire suisse et qui ne sont pas en situation de migration» (Philip D. Jaffé).
Les enfants déracinés ne devraient pas être les oubliés de notre monde. Chacun d’entre eux porte une histoire, un espoir, une promesse d’avenir. Les protéger, c’est défendre notre humanité commune.
Les efforts internationaux se poursuivent. A titre d’exemple, le Plan d’action en faveur des enfants réfugiés de l’UNICEF(https://www.unicef.org/emergencies/unhcr-unicef-blueprint) ou encore le Plan d’action conjoint HCR-UNICEF(https://www.unicef.org/emergencies/unhcr-unicef-blueprint) constituent un véritable appel à la coopération mondiale: protéger, inclure, autonomiser chaque enfant en déplacement .
Protéger les enfants en mouvement, garantir l’accès à l’éducation, à la santé, aux services sociaux, lutter contre la discrimination et la xénophobie, mettre la fin à la détention des enfants migrants sont, entre autres, les axes d’action essentiels auxquels l’IDE s’inscrit pleinement.
